La parité homme/femme au coeur de la formation humanités et design

Parce que c’est à l’école que commence la transformation sociétale de l’entreprise, enseignant.e.s et chercheur.e.s (cf. Sophie Mano-Avril) du Pôle Humanités et Design ont fait leurs les 17 ODD de l’ONU, dont le 5 : « égalité entre les sexes »

Septembre 2020, 1^er contact avec le cycle PréIngénieur pour 320 bacheliers et 1^ère sensibilisation aux questions de genre d’un point de vue professionnel grâce à All Aboard Engineering, la grande intégration pédagogique de CY Tech ! Equipes mixtes, tables rondes faisant se croiser regards d’alumni.e.s sur les perspectives de carrière et d’ingénieur.e.s sur la RSDD posent les jalons d’une formation qui conduira ces furtur.e.s ingénieur.e.s  de la prise de conscience à la prise d’initiative.

Puis des projets tel qu’« aider les lycéen.ne.s à s’orienter dans les filières CY Tech grâce à un escape game / jeu sérieux virtuel » amènent ces mêmes étudiants à s’interroger sur la représentation genrée des filières de l’école, lors de la conception des personnages de leur jeu.

Enfin, certains élèves-ingénieur.e.s, comme Rodolphe ou Pauline, réalisent l’entretien semi-directif du module Ecoute et Conduite d’Entretien sur ce sujet (cf. leurs témoignages ci-dessous). Un 1^er pas vers une prise d’initiative peut-être plus engagée, à l’instar de l’association solidaire ATEC, dont le pôle Ingénieures vise à faire émerger des vocations parmi les collégiennes et les lycéennes (cf. Zoom)
 

Sylvie Falempin, Professeure agrégée d'anglais et Chargée de mission "Référente Pédagogique Humanités et Design" auprès de CY Tech

Pourquoi ce thème ?

Ce thème est plus que jamais dans l’actualité. Pourtant, le sujet est souvent survolé par la majorité des étudiants et leur intérêt pour ce thème n’est que sommaire. En rencontrant cette professionnelle, j’ai voulu en savoir plus pour m’amener à trouver des réponses et à avoir un avis plus concret sur ce que vivent les femmes aujourd’hui.

Réaction de l’entreprise où tu l’as mené ?

J’ai discuté du travail que je devais faire à plusieurs proches, et par chance, j’ai été mis en contact avec une Responsable en Ressources Humaines dans une entreprise pharmaceutique. Notre entrevue a été pour moi très enrichissante et nous avons pu échanger sur cette problématique d’égalité des genres dans le milieu professionnel. Son expertise a été une réelle plus-value. Ses propos étaient illustrés par des exemples concrets, et elle a adopté un point de vue très objectif.

Analyse des résultats

Les inégalités apparaissent le plus souvent au niveau du salaire, mais cette différence n’est pas souvent flagrante.  Nous remarquons ces 5 dernières années une évolution positive concernant les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes. Le renouvellement des générations au sein des entreprises ainsi qu’une prise de conscience générale ont permis de réduire ces inégalités aussi bien salariales que comportementales. Le renouvellement de plus de la moitié de l’effectif a également participé à rééquilibrer la répartition des salaires.  En effet, avec les départs de personnes ayant un gros poste dû à leur ancienneté, les parts sont plus équitablement réparties.

Finalement, le monde du travail n’est qu’un reflet de notre société. L’égalité homme-femme doit rentrer pleinement dans les mœurs. Pour ce faire, éduquer les jeunes générations aux problématiques que posent les stéréotypes de genres, permettra à terme d’atteindre une réelle égalité des sexes en entreprise. Pour citer celle que j’ai entretenu : « Je suis persuadée que le jour où l’égalité sera dans la société, sera à l’école ; vous la retrouverez dans l’entreprise. »

Dans le cadre du module d'Écoute et Conduite d'Entretien, j'ai abordé le sujet de la parité dans le milieu professionnel. J'ai choisi ce thème pour tenter de mieux comprendre le milieu dans lequel je compte évoluer.

La présence majoritaire des hommes dans les métiers de l'informatique n'est pas un secret, pourtant le sujet de la parité dans ce même corps de métier est rarement abordé. On m'a toujours dit que j'aurais plus de facilité à trouver un emploi parce que j'étais une fille et que les entreprises avaient des "quotas" mais on ne m'a jamais parlé des difficultés qui suivent l'embauche. J'ai eu la chance d'effectuer mon entretien avec une agent de direction à la DSI de la CNAF et cet échange a été très enrichissant. Elle était ravie de réaliser cet entretien puisque, de par sa position dans l'entreprise, son point de vue était particulièrement complet.

Progressivement, j'ai compris que, même s'il y a des exceptions, la femme n'est pas sur un pied d'égalité avec l'homme. Ces inégalités s'observent sur des détails que l'on ne remarque même pas si l'on n'y prête pas attention. Que ce soit à l'embauche lorsqu'un employeur aura plus tendance à accepter une femme après l’avoir reçue en personne tandis qu'un homme sera engagé après lecture de son cv uniquement, ou le fait d'assimiler automatiquement une femme à une "future femme enceinte" qui sera donc par la suite plus contraignante qu'indispensable et qui aura plus de difficultés à évoluer, ou encore les blagues sexistes ou dégradantes mais dites "bon enfant", ces détails font la différence.

Heureusement, ce n'est pas une généralité. Comme elle a tenu à le préciser, elle ne ressent pas constamment cette différence mais ce qui est proprement féminin, et qui doit changer, c'est le fait de se poser la question "est-ce que c'est parce que je suis une femme ?" face à un refus de promotion, à une inégalité salariale à poste égal ou aux situations citées plus haut.